Gérer l’absentéisme en entreprise

Gérer l’absentéisme en entreprise

Comprendre les causes de l'absentéisme, l'analyser avec les bons indicateurs, identifier des leviers concrets pour le prévenir et mieux le gérer en entreprise comme au quotidien.

L’absentéisme… un mot qui peut faire grincer des dents dans bien des services RH. Et pour cause : il ne s’agit pas seulement d’un salarié manquant à l’appel, mais souvent d’un signal plus profond, lié aux conditions de travail, à l’organisation ou même au climat social.

En France comme ailleurs, l’absentéisme au travail pèse sur la performance, la cohésion d’équipe et le bien-être des collaborateurs. Derrière les chiffres, il y a des histoires : un salarié qui enchaîne les arrêts courts pour raisons de santé, un autre qui vit un conflit mal géré, une équipe sous pression depuis trop longtemps…

Chez Lucy&Co, nous pensons que prévenir l’absentéisme en entreprise passe par une compréhension fine des causes, un suivi régulier et des actions ciblées. Plongeons ensemble dans le sujet.

Absentéisme : c’est quoi exactement ? 

L’absentéisme désigne l’ensemble des absences d’un salarié durant ses périodes de travail théoriquement prévues. Il inclut les arrêts de maladie classiques, les accidents du travail, les maladies professionnelles, les absences injustifiées… Ce phénomène peut être ponctuel, soudain, ou s’installer dans la durée. Et contrairement aux idées reçues, il n’est pas toujours le fruit d’un manque d’engagement ou d’abus.

Il peut être révélateur d’un malaise plus profond : conditions de travail dégradées, manque de reconnaissance, climat social tendu, organisation trop rigide, pénibilité physique ou mentale, absence de perspectives professionnelles… Bref, des signaux à prendre très au sérieux.

D’ailleurs, dans la 7ᵉ édition de son baromètre concernant l’année 2024, le courtier Verlingue observe que le taux d’absentéisme en entreprise s’établit à 5,9 %, soit une augmentation de 4 % par rapport à 2023. Cette hausse est principalement liée à la durée moyenne des arrêts, qui atteint désormais 22,2 jours (+1,5 jour par rapport à l’année précédente).

Analyser l’absentéisme pour mieux agir 

Mesurer mais pas seulement

La première étape pour gérer l’absentéisme au travail, c’est de le mesurer. Sans données fiables, difficile d’identifier les leviers d’action.

Un suivi efficace passe par un tableau de bord recensant :

  • le type d’absence (maladie, accident, absence injustifiée…),
  • la durée (courte, moyenne, longue),
  • le service ou le poste concerné,
  • des critères comme l’âge, le genre, l’ancienneté.

L’idéal ? Suivre ces données sur plusieurs années pour repérer des évolutions : progression du nombre d’arrêts, récurrence chez certains profils, saisonnalité…


Chercher les vraies causes 

Les raisons d’une absence peuvent être multiples, et souvent imbriquées :

  • Causes physiques : blessures, maladies, fatigue liée à un rythme soutenu ou à un environnement exigeant physiquement.
  • Causes psychologiques : stress, anxiété, burn-out, démotivation… Les problématiques de santé mentale sont de plus en plus reconnues comme facteurs majeurs.
  • Climat social : tensions entre collègues, manque de reconnaissance, sentiment d’injustice organisationnelle.
  • Vie personnelle : garde d’enfants, proches malades, problèmes familiaux…
  • Environnement de travail : horaires décalés, tâches répétitives, manque d’autonomie.

Identifier la cause dominante dans votre entreprise est essentiel pour prévenir l’absentéisme au travail de manière efficace. 

Agir pour réduire l’absentéisme 

Une fois les causes identifiées, place à l’action ! Les solutions ne seront pas les mêmes d’une entreprise à l’autre, mais certaines approches ont fait leurs preuves.

1️⃣ L’entretien de retour

Organiser un entretien après une absence permet de reprendre contact, comprendre les raisons et envisager des ajustements. C’est aussi un moment clé pour détecter un problème récurrent avant qu’il ne s’aggrave.

2️⃣ Les contres visites médicales 

Pour les arrêts maladie, certaines entreprises recourent à des contre-visites via un prestataire médical. Bien utilisées, elles ont un effet dissuasif contre les abus, mais doivent s’inscrire dans une démarche respectueuse.

3️⃣ La reconnaissance et la motivation

Les collaborateurs qui se sentent reconnus et impliqués sont généralement plus présents. Un simple « merci » régulier, des feedbacks constructifs, ou des perspectives d’évolution peuvent faire une vraie différence.

4️⃣ Les primes d’assiduité

Elles récompensent la présence régulière et peuvent être un levier intéressant, à condition d’être bien expliquées et perçues comme justes.

Prévenir l’absentéisme : le rôle clé du management

Les études le montrent : le type de management influence directement le taux d’absentéisme. Un management clair, équitable, qui valorise le travail accompli et écoute les besoins, réduit les absences.

À l’inverse, un climat tendu, des objectifs irréalistes ou un manque de dialogue peuvent créer un cercle vicieux : démotivation → désengagement → absences → surcharge des collègues → tensions accrues.

Pour prévenir l’absentéisme en entreprise, il est essentiel de :

  • former les managers à la détection des signaux faibles (baisse de performance, isolement, irritabilité…),
  • instaurer des moments d’échange réguliers,
  • adapter les objectifs et les moyens selon la réalité du terrain.

Des actions concrètes pour limiter l’absentéisme

Voici quelques leviers simples mais efficaces :

  • Flexibilité des horaires : offrir plus d’autonomie sur les plannings pour faciliter l’équilibre vie pro/vie perso.
  • Télétravail : lorsque c’est possible, il réduit certaines absences (notamment pour raisons personnelles ou trajets difficiles).
  • Programmes de bien-être : sport, ateliers de gestion du stress, accompagnement psychologique.
  • Formation continue : maintenir l’employabilité et l’engagement grâce à l’apprentissage et aux évolutions de carrière.
  • Communication interne claire : informer régulièrement sur les objectifs, les résultats, les changements à venir.

Ne pas oublier le présentéisme

À l’opposé de l’absentéisme, le présentéisme (venir travailler malade ou épuisé) peut sembler positif… mais il est souvent contre-productif. Fatigue, erreurs, baisse de qualité, contagion : mieux vaut encourager la récupération et la santé plutôt que la présence à tout prix.

Mobiliser tous les acteurs 

Réduire l’absentéisme n’est pas uniquement une mission RH. C’est un travail collectif qui implique :

  • la direction (vision et moyens),
  • les managers (proximité et prévention),
  • les représentants du personnel (dialogue social),
  • la médecine du travail (conseil et aménagements),
  • et bien sûr… les salariés eux-mêmes.

En instaurant une culture d’entreprise où la présence s’accompagne de bien-être et de reconnaissance, on transforme le sujet de l’absentéisme en un véritable levier d’amélioration continue.