Candidater à une offre d’emploi sans répondre à tous les critères peut sembler audacieux, voire illogique. Pourtant, cette démarche est loin d’être vaine. Chez Lucy&Co, un cabinet de recrutement situé à Angers, nous encourageons les talents (et nos clients) à sortir d’une logique de “profil parfait” pour valoriser ce qu’ils ont réellement à offrir, c’est-à-dire, leur potentiel, leur motivation et leurs compétences.
Pourquoi devriez-vous postuler même sans tout cocher ?
Les offres d’emploi : un idéal plus qu’un absolu
Dans la plupart des cas, les descriptifs de poste dressent le portrait du candidat idéal. Un peu comme une “liste de courses” rédigée par le recruteur, qui combine des compétences techniques, comportementales, un niveau d’études et une expérience. Mais dans la réalité, très peu de candidats correspondent à 100% de ces attentes.
Les recruteurs eux-mêmes le savent. L’objectif d’une offre est d’attirer les meilleurs profils possibles, mais aussi de laisser place à la découverte. D’ailleurs, selon une étude de Culture RH, 75% des recruteurs en 2025 déclarent faire souvent des concessions dans leurs processus de sélection et de recrutement, c’est-à-dire qu’ils recrutent des profils ne correspondant pas complètement aux attentes. La fiche de poste devient alors une base de discussion plus qu’un filtre rigide.
Les compétences transversales comptent (parfois plus que les hard skills)
Dans un monde du travail en constante évolution, les compétences techniques peuvent rapidement devenir obsolètes. À l’inverse, les compétences transférables ou “soft skills” sont plus pérennes et adaptables.
Avoir mené des projets, été en relation client, ou géré une équipe dans un autre secteur peut vous permettre de réussir dans un nouveau contexte. Ces expériences démontrent votre capacité à apprendre, à vous adapter et à évoluer.
Parmi les compétences transversales les plus appréciées aujourd’hui par les employeurs :
- L’adaptabilité
- L’autonomie
- L’organisation
- La communication interpersonnelle
- L’esprit d’équipe
Certaines études comme celles du World Economic Forum montrent même que ces qualités figureront parmi les plus recherchées à l’horizon 2025. Mieux vaut un(e) candidat(e) adaptable, motivé(e) et capable d’apprendre vite, qu’un profil ultra technique peu investi.
La motivation peut faire la différence
Un profil motivé et curieux, qui exprime clairement son envie d’apprendre et de contribuer, pourra être jugé plus favorablement qu’un candidat techniquement compétent mais peu impliqué. De nombreuses entreprises valorisent l’état d’esprit et le potentiel d’évolution plus que la complète maîtrise dès le premier jour.
Votre lettre de motivation ou votre message d’introduction, s’il n’est pas générique et a une réelle plus-value, peut être un outil redoutablement efficace pour convaincre de votre enthousiasme auprès de l’entreprise.
La « règle des 60-70 % »
Si vous répondez à 60 % à 70 % des critères mentionnés dans une annonce, et que vous vous sentez capables d’évoluer sur les compétences manquantes, alors vous êtes légitime pour postuler. Cela suppose d’être honnête sur votre niveau et d’expliquer ce que vous pourriez apprendre, et comment.
Un exemple : si l’annonce demande un Bac +5, mais que vous avez un Bac +3 avec plusieurs années d’expérience concrète et pertinente, vous êtes clairement en capacité de tenter votre chance. Les expériences terrain peuvent parfois peser bien plus que les diplômes.
Le syndrome de l’imposteur
De nombreux candidats, notamment les femmes, les juniors ou les profils en reconversion, se censurent car ils ne se sentent pas assez compétents. Cela relève souvent du syndrome de l’imposteur , un phénomène qui toucherait près de 70% des individus au cours de leur vie professionnelle, selon une synthèse de l’International Journal Of Behavioral Science.
Les personnes concernées doutent de leurs réussites, les attribuent à la chance ou à un concours de circonstances, et redoutent d’être “démasquées”. Pourtant, la compétence n’est pas un état figé, mais un processus en développement.
Adopter une logique de “growth mindset” (c’est-à-dire un état d’esprit de progression), un concept développé par la psychologue américaine Carol Dweck, consiste à voir dans chaque défi une opportunité d’apprendre et de grandir. Postuler malgré ses doutes est souvent le premier pas vers ce cheminement.
Oser postuler, c’est aussi…
…gagner en visibilité
Même si votre candidature ne débouche pas sur un entretien, votre CV peut être conservé pour une future opportunité. Certains recruteurs gardent une trace des profils intéressants pour de prochaines campagnes de recrutement.
…provoquer la rencontre
Un entretien est aussi l’occasion de discuter de ce qui vous manque, et de convaincre par votre posture, votre vision et votre motivation. Ce dialogue peut permettre au recruteur de vous projeter différemment, au-delà des cases cochées sur le papier.
…reprendre la confiance en vous
Se mettre en mouvement, tester des choses, recevoir du feedback, sont autant de moyens de reprendre le pouvoir sur sa trajectoire professionnelle. L’attente de “l’offre parfaite” est souvent paralysante. Candidater, même imparfaitement, c’est avancer, progresser et construire son réseau.
Attention, ne postulez pas à tout prix
Bien sûr, certaines exigences techniques sont non-négociables. Par exemple : une certification obligatoire, un permis spécifique, ou un niveau d’expérience minimal clairement justifié. Si vous ne remplissez aucune des attentes, il est préférable de ne pas candidater.
Mais si vous cochez une majorité des cases et que le poste vous enthousiasme, ne vous auto-censurez pas. Le risque de postuler est souvent bien moindre que celui de s’abstenir.
Pour conclure, ne soyez pas le seul à vous disqualifier
Le candidat parfait n’existe pas. Le poste parfait non plus.
Si l’offre vous attire, que vous vous reconnaissez dans les missions, et que vous avez de quoi construire une contribution pertinente, osez postuler.